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← articles plus anciens 30 avril 2015 , par cécile ducourtieux pendant la polémique sur les assistants parlementaires, leur enveloppe augmente mercredi 29 avril, le parlement européen a voté en plénière une augmentation de 1 500 euros par mois et par eurodéputés de l’enveloppe destinée à rémunérer leurs assistants parlementaires. cette hausse sera effective à partir du 1 er janvier 2016. chaque eurodéputé dispose pourtant déjà de 21 350 euros par mois pour ses « petites mains ». cette hausse correspond aux demandes du groupe social-démocrate européen (s&d). le parti des conservateurs européens (ppe), majoritaire dans l’hémicycle, demandait, lui, carrément le double (3 000 euros). ce vote a fait grincer des dents, mercredi. surtout après les récentes affaires qui ont braqué une lumière crue sur des pratiques très peu transparentes, voire suspectes, concernant les assistants dit « locaux », ceux qui sont recrutés pour travailler dans les circonscriptions des élus. contrairement à leurs collègues « accrédités », basés à bruxelles et/ou strasbourg, qui se consacrent au travail parlementaire proprement dit, les « locaux » ne sont soumis (ou protégés) par presque aucun règlement. enquête préliminaire début mars, le monde avait révélé les soupçons des services financiers du parlement européen à l’égard d’un certain nombre d’assistants d’eurodéputés front national, suspectés de bénéficier de rémunérations versées par bruxelles, tout en travaillant exclusivement pour le fn en france. le parquet de paris a ordonné, le 24 mars, une enquête préliminaire visant le fn pour abus de confiance . l’olaf, l’office anti-fraude européen, a par ailleurs commencé son enquête dans les couloirs du parlement, à bruxelles et à strasbourg. cette affaire pourrait en cacher d’autres… en 2013, selon un rapport du parlement, 84 eurodéputés ont recruté plus de 10 assistants locaux dans leur etats membres. « c’est manifestement en lien avec la campagne des européennes de 2014 », explique l’eurodéputé socialiste gilles pargneaux, qui a exposé le problème dans un projet de rapport sur les dépenses du parlement européen pour 2013. les extrêmes davantage concernés le belge gérard deprez, de l’alliance des libéraux et des démocrates pour l’europe (alde), s’est aussi penché sur le sujet. datant de février 2015, ses chiffres sont édifiants : pas moins de 53 élus n’ont pas embauché un seul assistant accrédité, et ne misent donc que sur les locaux. or, « il n’est pas possible d’effectuer un vrai travail législatif, de participer à des commissions sans assistants à bruxelles ou à strasbourg », juge-t-il. il a constaté que ces comportements s’observent spécialement parmi les « extrêmes », les partis anti-ue, probablement « moins intéressés par le travail législatif européen » . ainsi, le groupe europe de la liberté et de la démocratie directe (efdd), conduit par le britannique nigel farage, compte au total 47 assistants accrédités pour… 181 locaux. les « non-inscrits » (comptant les élus fn) comptabilisent 77 accrédités pour 155 locaux. toutes familles politiques confondues, certaines nationalités sortent du lot : 86 accrédités en tout pour 432 locaux chez les élus polonais… la lituanie bat tous les records, avec 17 accrédités pour 138 locaux ! les différences de coût du travail entre pays de l’union peuvent expliquer ces disparités, mais pour partie seulement, estiment mm. deprez et pargneaux. le fantasme du congrès américain dans ce contexte, pourquoi avoir augmenté l’enveloppe dévolue aux assistants ? les eurodéputés se plaignent du manque de moyens à leur disposition, pointent la technicité des textes qu’ils sont censés examiner, et leur besoin de davantage d’expertise. au parlement, certains rêvent même d’embrasser le mode de fonctionnement du congrès américain, où chaque élu dispose d’un véritable cabinet d’assistants. mais d’autres, comme m. deprez, veulent encadrer davantage ces rêves de grandeur, coûteux pour le budget de l’ue. l’élu libéral, par ailleurs rapporteur pour le projet de budget 2016, prévient : « je demande que l’enveloppe additionnelle de 1 500 euros ne soit versée que quand le parlement aura adopté des règles plus transparentes concernant les attachés parlementaires locaux. » et de proposer : « il faudrait porter de 3 à 5 le plafond d’attachés parlementaires accrédités par eurodéputé ou empêcher qu’un élu puisse avoir des attachés locaux sans assistants accrédités. » son appel à plus de transparence sera t-il entendu par le président martin schulz ? cécile ducourtieux publié dans commission européenne , ecologistes , elections européennes , europe , libéraux-démocrates , non classé , parlement européen , ppe , sociaux-démocrates | 4 commentaires 01 avril 2015 , par cécile ducourtieux lobbies : un code de conduite plus strict pour les eurodéputés ? le parlement européen à strasbourg. quand on parle lobbies à bruxelles – c’est un sujet récurrent dans la capitale de l’europe, réputée pour être la deuxième concentration de groupes d’intérêt au monde derrière washington -, on pense souvent à leur influence sur les fonctionnaires européens et les commissaires. mais les eurodéputés sont aussi des cibles de choix, surtout depuis que les pouvoirs du parlement ont été élargis, avec le traité de lisbonne. malgré cela, le code de conduite censé guider la conduite de ces élus est pour l’instant moins strict que celui des commissaires et des membres de leurs cabinets, qui s’est récemment renforcé. ces derniers sont en effet supposés, depuis fin 2014, ne plus pouvoir rencontrer que des représentants de lobbies dûment signalés dans le « registre des lobbies », une liste régulièrement mise à jour par les institutions européennes. ils sont en outre tenus de mettre en ligne leur agenda. pas de signalement obligatoire les eurodéputés, eux, peuvent rencontrer qui bon leur semble, sans avoir à le signaler à la terre entière. certains s’y astreignent, mais ils sont rares (ainsi du vert sven giegold ou du social-démocrate richard corbett). la plupart estiment que leur mandat d’élu les autorise à multiplier les rendez-vous, notamment avec les représentants de la société civile, sans avoir à rendre de comptes. pourtant, certains s’inquiètent de cet état de fait. voulant « prévenir un prochain scandale » , alter-eu , un regroupement d’ong connu pour son travail sur les lobbies, a proposé, mardi 31 mars, un code de conduite « renforcé », avec une checklist d’actions à privilégier pour les élus. et d’autres à éviter absolument, pour ne pas devenir le cheval de troie des groupes d’intérêt au parlement. vade-mecum parmi les 17 recommandations de ce vade-mecum ? eviter tout autre emploi, en plus de son mandat de député européen, qui pourrait créer un potentiel conflit d’intérêt. eviter tout contact avec l’industrie du tabac. ne rencontrer que des groupes d’intérêts figurant sur le registre officiel des lobbies de l’union. refuser les cadeaux d’une valeur supérieure à 50 euros (et non 150 comme actuellement dans le code de conduite). ne pas accepter, si possible, de voyages payés par de l’argent de compagnies privées. au moment de terminer son mandat, s’imposer une période de deux ans avant d’accepter un poste lié à l’actualité européenne… « ce guide est très utile surtout pour les nouveaux élus, qui ne connaissent pas encore bien les manières de procéder des lobbies et qui doivent pourtant travailler avec eux. car rien n’est ni blanc ni noir, ici : à bruxelles, les lobbies font partie du jeu. mais il faut savoir jusqu’où on peut aller ou pas avec eux » , a reconnu l’irlandaise nessa childers , députée européenne social-démocrate, mardi, en présence de représentants d »alter-eu. le britannique richard corbett , a expliqué, mardi, que à la suite du récent scandale « cash for access », au royaume-uni (ayant impliqué deux députés britanniques soupçonnés de monnayer leur influence), les eurodéputés travaillistes à strasbourg avaient décidé de ne plus mener en même temps que leur mandat une deuxième ac